Max, Marc, Marx...
Max est un personnage du 20e siècle. Son portrait en pied fut trouvé dans
une boite à chaussures.
À la lumière faible d’un soir d’hiver, m’entourant doucement, effaçant le monde réel, je sortais une à une les photos de la vieille boite à chaussures…
Ce soir là, Max, lointain ancêtre impossible à identifier, s’est glissé dans
ma vie. Élégant, porteur d’un chapeau à bord large et calotte pointue,
il se tenait debout devant un décor dont je ne pouvais savoir si c’était
celui d’une pièce réelle ou de circonstance, comme ceux que l’on trouvait chez les photographes professionnels, autrefois.
Je n’ai jamais connu Max. Il est là tout simplement comme un personnage
de roman. Au début il ne s’appelait pas Max, Il s’appelait Marc.
Depuis, il m’accompagne sur les chemins perdus de ces paysages
photographiques dessinés uniquement pour lui.
Lors des prises de vue, le passé, le présent, contaminent ma mémoire.
Comme le décor du photographe, ces nouvelles images servent de
paysages aux aventures de Max.
Elles se transforment parfois, inquiétantes étrangetés, en murmures de poésie.
Je saisis alors ces mélanges de rêves pour qu’ils ne soient pas enfouis
sous le poids des certitudes.